samedi 1 avril 2017

Méditation pour le Samedi de la quatrième semaine de Carême : Jour d'imitation






Jésus succombant sous la Croix (Gustave Doré)




LE SAMEDI DE LA QUATRIÈME SEMAINE DE CARÊME

Jour d'imitation

PRATIQUE

Représentez-vous l'image et le portrait de Jésus-Christ ; son visage tranquille et majestueux inspirait le respect et la confiance ; ses yeux étaient pleins de douceur et de modestie ; sa bouche ne s'ouvrait que par nécessité, ou pour prononcer des oracles de vie et pour parler avec bonté à ceux qui avaient recours à lui. Représentez-vous la sainteté et la sublimité de ses pensées, son recueillement et son application à procurer la gloire et à faire en toutes choses la volonté de son père céleste, la charité immense qui embrasait son cœur, et toutes les vertus qu'il a pratiquées pendant son séjour sur la terre. Voilà le grand modèle qu'il faut nous efforcer de copier tous les jours de notre vie.


MÉDITATION

Jésus dit au peuple : Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres ; mais il aura la lumière de la vie. (Joan, 8)


1er point. Ouvrons les yeux de l'âme, pour voir quelle est cette lumière si brillante, si sainte et si bienfaisante, qui vient dissiper nos ténèbres, et nous conduire avec sûreté dans les voies du salut. C'est Jésus-Christ même qui est cette lumière de lumière, qui éclaire, qui parle, qui invite et qui conduit ceux qui ont recours à lui, de peur qu'ils ne s'égarent et qu'ils ne tombent dans l'erreur et dans l'aveuglement ; lumière divine, lumière essentielle, et source de toutes les autres lumières, et exposée publiquement aux yeux de tous les hommes. Ce sauveur a conversé visiblement parmi les hommes ; il a parlé, il a pratiqué les plus héroïques vertus ; il a soulagé tous les misérables qui ont eu recours à lui ; il a partout donné des exemples d'humilité, de prudence et de charité, et tout un peuple en a été témoin. Il nous promet que si nous le suivons nous aurons la lumière de la vie ; suivons donc les routes qu'un Dieu sauveur nous a tracées ; il est la vérité et la vie ; une vérité qui éclaire, qui instruit et qui persuade ; et une vie qui soutient, qui nourrit, qui fortifie et ne finit jamais.


C'est moi, dit encore le Sauveur, qui rends témoignage de moi-même ; et mon père, qui m'a envoyé, me rend aussi témoignage.


2e point. Un seul de ces témoignages doit suffire à un chrétien pour écouter la doctrine et pour imiter Jésus-Christ. Il y en a qui refusent de suivie Jésus-Christ, dit saint Bernard, et qui le fuient ; ce sont les pécheurs déclarés. Il y en a qui ne veulent pas le suivre, mais le précéder ; ce sont les orgueilleux que l'humilité du Sauveur scandalise. Il y en a qui ne le suivent que de la voix, et non des actions, ce sont les faux dévots et les lâches. Il y en a qui ne le suivent que de loin, et qui ne le joindront jamais, parce qu'ils marchent trop lentement au lieu de courir avec ferveur. Mais il y en a qui le suivent, et qui ont le bonheur de le joindre et de ne s'en séparer jamais, parce qu'ils persévèrent jusqu'à la mort. Ayez toujours devant les yeux ce divin original ; imitez sa modestie, sa douceur, son humilité, sa patience, sa pureté, son zèle, sa charité. Aimez ce qu'il a aimé, haïssez ce qu'il a haï, souffrez comme il a souffert ; en un mot, pensez, désirez, aimez, parlez et agissez comme ce divin Sauveur.


SENTIMENTS

Lumière éternelle et divine ; lumière qui donnez la vie, et qui embrasez en même temps par vos ardeurs ; dissipez les ténèbres de mon esprit, et fondez la glace de mon cœur, afin que je vous connaisse et que je vous aime, que je vous suive et vous imite. Aidez-moi donc à marcher sur vos traces et à imiter les vertus héroïques que vous avez pratiquées, pour me rendre digne de la gloire éternelle que vous m'avez méritée par vos souffrances et par l'effusion de tout votre sang.


SENTENCES
Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce soi-même, qu'il porte sa croix et qu'il me suive (Matth. 16).

C'est une erreur bien misérable de rendre un culte religieux à un Dieu qu'on refuse d'imiter, puisque le capital de la religion consiste à imiter ce qu'on adore (Div. Aug. de Civ. Dei).


RÉFLEXIONS

Jésus portant sa croix


En sortant de la maison de Pilate, on présenta à Jésus-Christ la croix sur laquelle il devait être attaché : on le chargea cruellement de cet infâme et douloureux fardeau, quoiqu'il fût dans une extrême faiblesse, venant de perdre une partie de son sang. Le Sauveur l'accepta pour obéir à la justice de Dieu, son père, et par l'amour qu'il avait pour les pécheurs. Il la prend donc sans hésiter, et la pesanteur de ce bois fait entrer sa robe dans sa chair toute déchirée. Ce fils obéissant, comme un nouvel Isaac , se laisse charger du bois de l'holocauste pour aller être immolé sur la montagne : l'ange du Seigneur qui lui avait prononcé l'arrêt de mort de la part de son père ne l'en délivra pas ; il boira le calice jusqu'à la lie ; l'hostie sera épargnée ; on répandra tout son sang pour les péchés du peuple.
Ah ! Seigneur, quel incomparable fardeau, auquel vous en joignez un si terrible, qu'il n'y a qu'un Dieu seul qui puisse le porter ! Ce sont les péchés de tous les hommes, et la satisfaction rigoureuse que vous devez en faire à la justice de votre père céleste. Vous vous menez ainsi à notre place pour porter vous seul la peine et la punition qu'ils méritent. Considérez cet homme de douleur tombant de défaillance sous le poids excessif de la croix et qui serait mort sous ce pesant fardeau si les Juifs n'eussent emprunté le secours d'un passant pour le soulager. Ah ! Seigneur, ce secours m'apprend que je dois vous aider à porter votre croix, me regarder comme un pèlerin dans ce monde, unir mes souffrances aux vôtres et vivre dans une continuelle abnégation de moi-même ; enfin, porter ma croix et vous suivre sur le calvaire, si je veux vivre et régner avec vous dans le ciel.


PRIÈRE

Inspirez-nous, Seigneur, dans ce saint temps de pénitence, les sentiments d'une véritable et sincère dévotion. Vous êtes notre divin modèle : nous voulons, avec votre secours, suivre vos traces et vous imiter, parce que vous l'ordonnez, et que nos jeûnes et nos œuvres de piété ne nous deviendront salutaires et ne seront agréables à votre divine Majesté, qu'unies aux vôtres et pratiquées dans le même esprit. Purifiez, Seigneur, nos intentions et nos vues ; et faites-nous agir en tout pour votre seul amour. Nous vous en prions par vos mérites, par vos souffrances et par votre sang.





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